Haïti : Le collectif pour la réduction des injustices sociales dénonce la recrudescence du phénomène d'enfants-travailleurs à St Raphaël

           Wesly Dorvil, Dir. Exécutif de CRIS


À l'occasion de la journée nationale de la protection de l'enfant ce 10 Juin, le collectif pour la réduction de l'injustice sociale, CRIS attire l'attention des autorités haïtiennes sur les méfaits d'une augmentation acrue du phénomène d'enfants-travailleurs constaté à Saint-Raphaël, une commune du département du Nord.


FAVORI RT

Cap haïtien, 12 Juin 2022

Par Sainjusma Patrix


"A St Raphaël commune à vocation agricole,  des enfants âgés  de moins de 15 ans travaillent formellement dans les champs" dénonce Wesley Dorvil, directeur exécutif du collectif, qui appelle les organismes intéressés à la question de la protection des enfants notamment l'Institut du Bien Être Social et de recherche (IBESR) à agir vite pour remédier à cette situation



Selon lui, cette réalité pourrait entraîner de lourdes  conséquences sur cette catégorie de la société haïtienne.


"Si les enfants passent la majeure partie de leur temps dans les champs du lundi au vendredi c'est qu'ils ne vont pas à l'école. Les 150 gourdes qu'ils reçoivent journellement ne peuvent pas remplacer ce que l'école peut leur apporter, a déclaré Wesly Dorvil lors de cet entretien avec FAVORI-RT


Les enfants sont parfois accompagnés d'un proche, ce qui donne l'impression qu'ils ne sont pas les veritables bénéficiaires des 150 gourdes payées par les propriétaires des champs, d'où une traite d'être humans (d'enfants) enumerée parmi les huits ( 8 ) des pires Injustices sociales, selon le défenseur des droits humains.


Il rappelle que l'OIT, depuis 1973 s'insurge contre ce phénomène, condamné aussi par les conventions 138 et 182 traitant la problématique du  travail des mineurs de moins de 15 ans ratifiées en 2007 par le parlement haitien.


 "La place privilégiée d'un mineur aux heures de classes est à l'école, pas dans les champs. Même si les enfants peuvent accomplir certaines tâches à cet âge , il doit s'agir d'activités ne mettant pas en question leur  épanouissement  notamment la possibilité de se scolariser, clame-il.


Wesly Dorvil en profite pour dénoncer  l'irresponsabilité   des parents et le laxisme des  autorités étatiques qui ne font rien pour remédier à cette situation.


Le responsable de CRIS explique qu'il y a une carence en travailleurs des champs à Saint Raphaël suite à des vagues de migration et les fermiers agricoles se réfèrent aux mineurs, vulnérables qui se portent volontiers pour combler le vide à travers cette pratique dénommée" Bout Kòd'


"Il est urgent pour le ministère des affaires sociales et les autres institutions ayant cette mission d'intervenir en  d'adoptant des mesures appropriées pour sauver ces jeunes" ,ajouté wesly Dorvil


Contacté par FAVORI RT à ce sujet, le coordonnateur du nord de l'IBESR, Éléazar Henry Claude se dit conscient de cette situation. Reconnaissant que cette pratique s'intensifie  dans tout  le pays , il affirme que les initiatives de l'IBESR telles que la sensibilisation et la formation tendent effectivement à apporter réponses à ce type de problème.


FAVORI RT-Cap haïtien

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